Ghana : La dollarisation fait ‘‘saigner’’ le Ghana Cedis

26 janvier 2014

Ghana : La dollarisation fait ‘‘saigner’’ le Ghana Cedis

Des billets et pièces du Ghana Cedis
Des billets et pièces du Ghana Cedis

Faire des transactions en dollars, la monnaie américaine, le phénomène ne surprend plus au Ghana. En effet certaines institutions facturent les frais en dollars et non pas dans la monnaie nationale ghanéenne, le Ghana Cedis. Ce phénomène s’appelle la dollarisation qui est une tendance économique spontanée, causée par l’utilisation croissante d’une monnaie dans une économie.

En vue d’aider à stabiliser le cours du Ghana Cedis qui chute par rapport à certaines monnaies dont le Franc Cfa, la Banque du Ghana (BoG) a interdit récemment la cotation des prix, des biens et des services en dollars.

Comme constaté, la capitale ghanéenne, il arrive que pour des services effectués pour des tierces personnes, des particuliers sont payés en dollars et non pas en cedis. Pire, pour certains payements dans le pays, sans que certaines personnes n’aient aucune notion du cours de la monnaie américaine, des propriétaires de chantiers choisissent de payer le cout du service en dollars. A la différence près, dans certaines écoles supérieures, la scolarité des étudiants étrangers est facturée en dollars.

Plusieurs mois après que la BoG ait interdit la cotation des prix des biens et services en dollars, la situation est devenue usuelle car des entreprises continuent d’utiliser le dollar comme le moyen principal de leurs transactions.

En s’élevant contre cette situation qui se pérennise et qui fait déprécier la valeur du Ghana Cedis sur le marché, Jean Gatsi, un économiste, a exhorté le gouvernement à montrer la voie dans la lutte contre la cotation des prix et services en dollars dans le pays.

Cet économiste a suggéré que pression soit faite par les officiels pour l’arrêt du système de la cotation des prix, des biens et des services en dollars comme cela se fait en Zambie. Pour ce dernier, cette trouvaille aidera à stabiliser la chute libre du Ghana cedis. En réaction, cet appel n’a pas reçu un avis favorable auprès de la Banque du Ghana.

En s’attaquant donc à ce mal, Jean Gatsi a révélé que la tendance persiste parce que le gouvernement continue de faire des affaires avec les entreprises locales en dollars. Et pour contrer cette situation, il proposera qu’un terme soit mis à cette pratique au haut sommet de l’Etat c’est-à-dire dans le gouvernement et qu’ensuite instruction soit donnée à tous pour qu’aucun contrat local ne soit plus signé dans une devise étrangère.

Soulignons que la dollarisation a des conséquences internes sur l’économie du pays qui la pratique car une fois parvenue à ce stade, il devient difficile à l’État d’ajuster les fluctuations par rapport aux taux de change de sa devise.

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Commentaires

KABA Madigbè
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Bel article. Position juste de Jean Gatsi, que je découvre.