Ghana : Bruits de coup d’Etat : La démocratie ghanéenne va-t-elle s’effondrer ?

Article : Ghana : Bruits de coup d’Etat : La démocratie ghanéenne va-t-elle s’effondrer ?
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19 avril 2013

Ghana : Bruits de coup d’Etat : La démocratie ghanéenne va-t-elle s’effondrer ?

Soldiers honors to Mahama
Soldats ghanéens rendant des honneurs militaires, crédit Président John Mahama

Le Ghana, un pays anglophone ouest africain blotti entre trois voisins francophones Togo, Burkina Faso et Côte d’Ivoire, qui continue de faire la fierté de l’Afrique en matière de réussite démocratique et socio-économique est confronté depuis plus d’une semaine à une polémique de coup d’Etat.

A l’origine de l’affaire, Budu Koomson, un ex Capitaine de l’Armée ghanéenne a déclaré sur Oman Fm, une radio privée de la capitale, il y a  quelques semaines que le mécontentement des travailleurs ajouté aux nombreuses crises énergétiques et de pénurie d’eau plus le retard dans le règlement du contentieux électoral de décembre 2012 actuellement en étude devant la Cour suprême pourraient servir de causes pour un coup d’Etat dans le pays.

Cette information, qui en a inquiété plus d’un dans le pays, a été reprise en échos par Atta-Krufi, le représentant du principal parti de l’opposition, le Nouveau Parti Patriotique (NPP)  au Royaume Uni et Irlande la semaine dernière. Atta-Krufi a avancé qu’il y a une forte probabilité qu’un coup d’État se produise au Ghana si le Président John Mahama et son gouvernement ne prennent pas des mesures concrètes pour inverser les conditions de vie difficiles des ghanéens.

Cette dernière annonce a déchainé des flots de réactions dans la capitale tant du coté du gouvernement que du coté de certains acteurs clés de la vie politique ghanéenne.

D’abord du coté du gouvernement par la voix du ministre de la Défense, Mark Woyongo, celui-ci a démenti les affirmations selon lesquelles en raison de la situation socio-économique du pays, les soldats pourraient organiser un coup d’Etat. Le ministre a rassuré qu’il n’est pas perturbé par cette annonce mais qu’il est regrettable que  certaines personnes tiennent de tels propos.

Pour rassurer tous, Woyongo a ajouté que « Nos hommes dans les casernes ne pensent pas du tout à un coup d’État mais plutôt à la consolidation de la démocratie que nous avons adoptée en 1992. Ils pensent maintenir la stabilité, la croissance et le développement dont nous bénéficions durant ces deux dernières décennies ».

De son coté, Salomon Nkansah, le  Secrétaire adjoint à la propagande du Congrès National Démocratique (NDC), le parti au pouvoir pense que son concitoyen du NPP qui est en Europe vit dans un «âge primitif» pour avoir affirmé qu’il pourrait y avoir un coup d’Etat d’Etat au Ghana.

Bien avant cette réaction, la Sécurité Nationale a interrogé le vendredi 12 avril l’ex capitaine Koomson, le premier à soulever la polémique sur ses récentes affirmations sur l’actuelle situation sociopolitique et économique au Ghana.

Dans les rangs du NPP où l’un de ses militants dans la diaspora a repris en refrain les propos de déstabilisation du régime du Président John Mahama, le chargé des communications du principal parti, Nana Akomea, a démarqué le parti des dérapages de ce membre. Akomea a rappelé  que toute personne qui voudrait accéder au pouvoir par la force ce qui n’est pas recommandée par la Constitution ghanéenne, « nous au NPP nous ne tolérerons pas une telle personne. La Constitution stipule clairement comment le Président arrive au pouvoir et la façon de le destituer ».

Au vu de ces deux déclarations de renversement de pouvoir lesquelles ont fait réagir bon nombre de citoyens dans la capitale, on peut avancer que cette aventure ne profitera à personne même les auteurs du coup mais contribuera plutôt à ternir la renommée du pays qui est cité jusqu’ici comme l’exemple de réussite démocratique sur le continent noir. Cet arrêt éventuel du processus démocratique s’il advient, il ralentira à coup sur l’élan du Ghana et affectera plus ses voisins.

A y voir de près avec l’assise des institutions étatiques, des règles que stipule la Constitution pour révoquer un Président démocratiquement élu et enfin la composition de l’Armée qui est un échantillon de toutes les tribus du pays, penser à un coup d’Etat reviendra à faire rêver plus d’un.

En somme, qu’importe les péripéties, on peut dire que la démocratie ghanéenne tiendra bon face aux intempéries car la force des institutions républicaines, la force de la Constitution, l’indépendance des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) sont autant de gages qui pourraient décourager tout aventurier à vouloir renverser un Président démocratiquement élu.

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Commentaires

Emile Bela
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Merci de nous informer.
Non, le Ghana ne va pas faire çà à l'Afrique!

Serge
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la plus belle démocratie africaine ne tombera pas... ce militaire aux paroles inconséquentes mériterait bien la cours martiale, non?

Aphtal CISSE
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Totalement d'accord avec ta conclusion, mon cher! Quelque soit le malaise ghanéen, le peuple n'accordera aucun crédit à qui renversera le Président! Non, cela ne risque pas d'arriver!
Mais dis-moi, que dit Rawlings dans tout ceci?

Carlos Amevor
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Oui, les termes de la conclusion s'impose a tous. L'opinion nationale a d'ailleurs condamne cette idee.
Quand bien meme Rawlings n'a pas réagit, son silence est pour moi disuasif

KABA Madigbè
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Voisin Happy, bien écrit. Tout aventurier qui y veut le pouvoir, doit s'apprêter pour les élections prochaines. Mais les putschs, toute tentative devra être sanctionnée.

josianekouagheu
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Le Ghana est mon exemple de démocratie, mon idéal en Afrique. Je me dis qu'il y a toujours ces périodes dans tout pays démocratique. Mais comme tu le dis si bien Carlos, u’importe les péripéties, on peut dire que la démocratie ghanéenne tiendra bon face aux intempéries. Bien dit!

Ouedraogo
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Il s'agit bien du Ghana mais on est jamais sur de quelque chose en Afrique. Un continent qui rend possible l'impossible meme les plus affreux.

JOSEPH
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L'ex-capitaine a fait juste un cauchemar dans lequel il s'est vu avec la couronne presidentielle avec des fans en train d'applaudir! Et au moment du réveil, la réalité était toute autre. People of Ghana, please carry on with your democratie. Forget about the that ex-captain’s bad dream which is a « disturbance »

goyinalou tra lou
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Bonjour
Nous ne souhaitons pas que cela arrive, les occidentaux seront content. Ici en france ou ailleurs, maintenant les guerres ont ouvert les yeux des africains. Ils savent que lorsque la france ou les usa font la guerre dans leur pays ce n'est pas pour leur sale gueulle, c'est pour leurs richesses, les pays le savent, lorsqu'ils n'auront rien à manger ils vont s'en prendre à autre chose. les occidentaux accusent toujours les chiens de chefs d'états africains où il y a des matières premières de rage donc demande le renversement du noir con ou le tuer afin de mettre de rebelles qui tuent à leurs place. Et ces voyou viennent jusqu'à s'asseoir sur les bancs de l'élysée pour discuter affiare oh oh oh, qu'est ce que les personnalités laissent sur la terre comme souvenir, zéro, pire que les grands gansters de renoms