Ghana : Les dix raisons pour lesquelles le Ghana n’a pas basculé dans la violence post-électorale

9 novembre 2013

Ghana : Les dix raisons pour lesquelles le Ghana n’a pas basculé dans la violence post-électorale

John Mahama et Akufo Addo (ph) se slauant lors des obsèques d'Atta Mills
John Mahama et Akufo Addo (ph) se slauant lors des obsèques d’Atta Mills

Le long contentieux électoral au Ghana née de la présidentielle de décembre 2012 qui s’est soldé le 29 aout 2013 par la confirmation de la victoire du Président John Mahama par la Cour Suprême a épargné aux ghanéens de s’entredéchirer. Ce verdict a permis aux ghanéens d’accepter le résultat précédemment proclamé par la Commission Electorale. 

 

Si le procès hautement médiatique a permis de maitriser, mieux de désamorcer le cœur  de certains militant belliqueux et extrémistes du pouvoir incarné par le Congrès National Démocratique (NDC) tout comme ceux de l’opposition du Nouveau Parti Patriotique (NPP), il convient de faire ressortir les pesanteurs qui ont imposé la paix à tous.

 

A un moment donné, la tension a été perceptible car personne ne voulait perdre le procès. Mais le pire a été évité. Les mises en garde adressée aux fauteurs de troubles, la mobilisation des forces de sécurité devant assurer la sécurité avant, pendant et après le prononcé du verdict et l’engagement des deux protagonistes (John Mahama du pouvoir et Nana Akufo Addo de l’opposition ) de ce contentieux électoral à se plier au verdict ont permis au Ghana de reseter dignement debout.

 

Cependant, en plus de ces facteurs, il faut ajouter dix autres raison qui ont positivement concourues à maintenir la paix et la stabilité dans le pays.

 

D’un, la majorité des ghanéens ne savent pas manier les armes pour oser se lancer dans cette aventure ambiguë. De deux, ils préfèrent investir dans la construction de leur avenir au lieu de se lancer dans quelque chose d’autre qui va contribuer à détruire le peu qu’ils ont réalisé avec de grands sacrifices.

 

Au troisième point, nous relèverons qu’étant épris de paix, des personnes âgées ont dissuadé la jeune génération à s’engager dans des aventures dont ils ne pourront plus maitriser la finalité.

 

Ajouté a ce point, les jeunes étudiants qui constituent l’avenir du pays n’ont pas voulu a aucun prix substituer leurs randonnées des fins de semaines dans les rues et places publiques à des combats fratricides de rues ou de quartiers. Et de cinq, certains ont avancé qu’une fois qu’ils se seront lancés dans la logique de la guerre, ils ne pourront plus avoir le temps de naviguer sur internet, de discuter en ligne avec leurs amis, bref  ils seront totalement déconnectés du monde.

 

Au point six, vu que le pays est cité comme un modèle de réussite démocratique sur le continent noir, des ghanéens qui s’en tiennent à cette fierté n’ont pas voulu la démentir. Pour ces derniers, s’affronter reviendrait à faire braquer négativement l’attention des medias une nouvelle de plus sur l’Afrique.

 

En craignant les contraintes qu’impose une guerre, des patriotes ghanéens ont révélé que des notions telles que « le couvre-feu » ou «  l’état d’urgence » reviendraient à les priver de leur liberté d’aller et de venir dans le pays.

 

Au point huit, l’ambiance conviviale qui est entretenue par des artistes dans le pays n’aura plus droit de cité car tous chercheront à sauver à leur peau.

 

En avant dernier point, les ghanéens étant informé de ce que l’on appelle « exil » et sachant les conditions de vie des refugiés, ils se sont dit que ce serait un opprobre à se voir aligner dans des camps du HCR pour percevoir des vivres. 

 

Pour clore ces dix raisons, bon nombre des citoyens sont parvenus à la conclusion que quand bien même ils se battront pour l’un et l’autre des deux protagonistes de ce contentieux électoral, à la fin ces derniers enverront leurs enfants étudier en Europe ou en Amérique pendant que le bas peuple sera contraint d’inscrire leurs progénitures dans les écoles ghanéennes.

 

En somme, à l’issue de la présidentielle 2012 et ensuite le procès qui a départagé les partisans du pouvoir de ceux de l’opposition, il est à souligner que la compréhension, le dialogue et surtout la confiance reposée sur la justice ont permis  aux ghanéens d’épargner à leur pays les affres de la guerre.

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Commentaires

Serge
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Mon cher, les guerres modernes se font aujourd'hui avec des mercénaires, donc nul besoin que la population prennent les armes. Mais là où je suis d'accord avec toi, c'est que la société de consommation est l'une des plus forte protection des Etats contres les révolutions...